Les aventures de Rafale

Sais-tu ce que sont les « nanotechnologies »?

Nanos signifie « nain » en latin. C’est pourquoi le nom de cette technologie commence par « nano ».

Fyto

Les nanotechnologies, un domaine scientifique en plein développement, concerne la conception et la fabrication d’objets et de matériaux 50 000 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu. Il est absolument impossible de voir les structures de cette dimension à l’œil nu. On les mesure en nanomètres.

C’est en 1981 que des chercheurs ont inventé le premier microscope permettant de voir les objets de cette taille. Ils l’ont nommé « microscope à effet tunnel ». Aujourd’hui, les scientifiques sont en mesure de créer et de manipuler des particules de cette grosseur à partir de procédés chimiques et électriques complexes.

1 nanomètre = 0,000001 millimètre = 0,000000001 mètre

À cette taille, les chercheurs se sont aperçus que les matériaux qu’on retrouve dans la vie courante (cuivre, nickel, or, carbone, etc.) possèdent des propriétés différentes. Par exemple, certains métaux sont plus solides lorsqu’ils ont une épaisseur nanométrique que lorsqu’ils ont une grandeur mesurable en centimètres, et ce, tout en étant plus légers. Des domaines tels que l’environnement, l’électronique, la santé et les transports profitent déjà des propriétés des nanotechnologies. Dans le domaine des transports, on pourrait un jour concevoir des véhicules plus légers à partir de composants infiniment petits, ce qui réduirait l’émission de monoxyde de carbone "(CO2)" dans l’atmosphère et la production de gaz à effet de serre. Ce serait donc un bénéfice important pour l’environnement, puisque les transports sont l’un des secteurs les plus polluants de la planète.

Pour être considérées comme des nanotechnologies, ces ministructures doivent avoir au moins une dimension (largeur, longueur ou épaisseur) mesurant entre 1 et 100 nanomètres.

Les chercheurs en nanotechnologies prévoient d’autres bienfaits pour l’environnement, notamment la dépollution de l’air, de l’eau et du sol. En effet, des nanomatériaux pourraient absorber ou neutraliser les polluants de chacun de ces milieux. Par exemple, on pourrait installer des matières nanométriques spécifiques dans le pot d’échappement des voitures pour neutraliser les gaz nuisibles qui sont normalement rejetés dans l’air. Beaucoup d’autres utilités environnementales sont envisagées par les scientifiques, comme la conception de filtres à eau ultra-efficaces ou celle de puissants détecteurs de contaminants environnementaux.

Il semble aussi que les nanotechnologies pourraient contribuer à la diminution de la consommation d’énergie, grâce à la création de nouveaux appareils électriques moins énergivores utilisés à la maison ou à l’école. Par exemple, la réduction de la dimension des matériaux utilisés pour construire l’intérieur d’un ordinateur amènerait une économie d’énergie et d’espace.

Des scientifiques de partout dans le monde travaillent sur les nanotechnologies. Le Québec est l’un des piliers de cette recherche au Canada. En effet, un peu plus de 30 chaires de recherche dans le domaine des nanosciences sont dirigées par des scientifiques québécois dans divers centres de recherche et universités.

Cependant, les scientifiques doivent évaluer les effets potentiels des nanotechnologies sur la santé et sur l’environnement. Comme la présence des nanomatériaux dans l’environnement n’est pas facile à détecter, il est difficile de mesurer les conséquences de leur utilisation. Ces matières pourraient posséder une toxicité différente de celle que l’on connaît déjà, d’où l’importance d’effectuer des analyses et d’évaluer leurs effets possibles sur les humains, les animaux et les plantes. Par exemple, ces matières seraient susceptibles de s’accumuler dans les systèmes organiques des être vivants et de causer certains dommages. Il est donc important de faire des recherches sur les nanomatériaux et de faire le suivi de leurs usages.

Nous devons tous être conscients de l’importance d’évaluer les risques possibles de ces innovations avant de les déployer à grande échelle. En termes de développement durable, c’est le principe de précaution qui doit primer. Peut-être devra-t-on attendre encore quelques années avant de maîtriser la technologie de l’infiniment petit et de connaître ses nouvelles vertus et ses conséquences sur la santé et sur l’environnement.