Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Portrait régional de l’eau

Mauricie (Région administrative 04)

1. Portrait socio-économique de la région

2. Portrait quantitatif de la ressource (eau de surface)

2.1 Rivières
2.2 Lacs

2.3 Barrages

3. Portrait qualitatif de l’eau de surface

3.1 Qualité de l’eau des rivières
3.2 Problématiques particulières liées à la qualité de l’eau

3.3 Références des publications les plus récentes


1. Portrait socio-économique de la région

Située au nord du Saint-Laurent, la région de la Mauricie couvre une superficie d'un peu plus de 39 700 km2, soit environ 2,6 % du territoire québécois.

Source :	Carte tirée de l'Atlas du Québec et de ses régions à l'adresse Internet : http://www.atlasduquebec.qc.ca

Source : Carte tirée de l’Atlas du Québec et de ses régions à l’adresse Internet : http://www.atlasduquebec.qc.ca

On y reconnaît facilement deux zones distinctes, soit les hautes-terres des Laurentides, au nord, et les basses-terres du Saint-Laurent, au sud. Dans les Laurentides, les dépôts meubles sont de faible épaisseur et reposent directement sur le roc, alors que les basses-terres du Saint-Laurent sont constituées des sédiments déposés par la mer Champlain.

La population de la région de la Mauricie comptait, en 1997, 262 208 personnes réparties dans 58 municipalités, elles-mêmes regroupées à l'intérieur de 5 municipalités régionales de comté (MRC), et 17 territoires équivalents (réserves, établissements amérindiens, territoires non organisés). Deux MRC sont urbanisées et industrielles : Le Centre-de-la-Mauricie (Shawinigan) et Francheville (Trois-Rivières). Les MRC Maskinongé et Mékinac sont qualifiées d'agroforestières, alors que l’économie de la MRC Le Haut-Saint-Maurice repose sur l’exploitation forestière bien que sa population soit surtout urbaine (La Tuque).

L'économie de la Mauricie repose sur l'exploitation des terres agricoles, de la forêt et de l’hydroélectricité ainsi que sur un secteur industriel relativement diversifié.


Tableau 1.1 : Population par division administrative

Division administrative
(décret 1654-97)

Population
(1997)

MRC Francheville

141 541

MRC Le Centre-de-la-Mauricie

67 103

MRC Le Haut-Saint-Maurice

16 293

MRC Maskinongé

23 791

MRC Mékinac

13 480


Tableau 1.2 : Caractéristiques territoriales et socio-économiques de la région

Caractéristique

Donnée

Population totale1 (habitants)

262 208

(1997)

Superficie du territoire2 (km2)

39 736

(1996)

Nombre de MRC2

5

(1998)

Nombre de municipalités et territoires équivalents2

77

(1998)

Nombre d’établissements manufacturiers3

481

(1998)

Nombre d’établissements miniers* en exploitation4

18

(1997)

Pourcentage du territoire en forêt4 (%)

96,3

(1999)

Pourcentage du territoire en agriculture5 (%)

3,1

(1997)

Taux de chômage2 (%)**

12,0

(1997)

Revenus moyens totaux des particuliers2 ($)

22 228

(1996)

Emplois2 : secteur primaire (%)**
secteur secondaire (%)**
secteur tertiaire (%)**

6,1
29,2
64,6

(1997)
(1997)
(1997)

*  : Incluant les carrières, les sablières et les tourbières.

** : Incluant la région 17 (Centre-du-Québec).

Sources : 

  1. Répertoire des municipalités du Québec 1998. 
  2. Institut de la statistique du Québec.
  3. Centre de recherche industrielle du Québec.
  4. Ministère des Ressources naturelles.
  5. Statistique Canada.

En 1997, le territoire agricole représentait 3,1 % de la région de la Mauricie (incluant les boisés), ou 2,2 % en ne considérant que les terres en culture et en pâturage. Quant au territoire forestier, il couvrait, en 1999, 96,3 % de la région, dont 81% était de propriété publique; ce pourcentage comprend les forêts retenues à des fins de conservation (parc national, réserves fauniques). En 1998, on trouvait dans la région 481 établissements manufacturiers tandis que 18 établissements miniers étaient en exploitation en 1997. La production minière de la région fournit des matériaux de construction et du mica.

Table des matières

2. Portrait quantitatif de la ressource (eau de surface)

2.1 Rivières

Les caractéristiques hydrologiques des principales rivières de la région sont présentées au tableau 2.1. Les débits (moyen, maximal, minimal) ont été calculés à partir des mesures relevées pendant plusieurs années d’observation (30 ans et plus). Les rivières Saint-Maurice, Croche et Vermillon (ces deux dernières étant des sous-bassins de la rivière Saint-Maurice) ont toutes un bassin versant supérieur à 1 500 km2. On peut ajouter à cette liste les rivières Sainte-Anne et Batiscan, dont les données de territoire drainé ne sont pas présentées ci-dessous. Pour connaître les délimitations de certains bassins versants de la région, on peut consulter la carte relative à la qualité de l’eau à la section 3 de ce document.


Tableau 2.1 : Caractéristiques hydrologiques des principales rivières de la région

Rivière

Débit moyen
(m3/s)

Débit maximal
(m3/s)

Débit minimal
(m3/s)

Station1 de mesure

Années observées
(nb)

Période observée

Saint-Maurice

693,0

5130

110

050115

76

1919-1995

Vermillon

41,1

463

4,250

050116

56

1928-1984

Croche

29,0

598

3,510

050135

31

1965-1996

Maskinongé

17,8

190

0,510

052601

71

1925-1996

Matawin

24,0

271

1,250

050119

65

1931-1996

du Loup

12,4

157

0,492

052805

31

1965-1996

Source : Direction du milieu hydrique, ministère de l’Environnement.

1. Il faut consulter l’annuaire hydrologique 1994-1995 du ministère de l’Environnement pour connaître l’endroit exact de la station de mesure.

2.2 Lacs

Le tableau qui suit présente les lacs les plus connus de la région avec leur superficie et leurs principales vocations ou utilisations. Plusieurs autres lacs sont présents dans la région. On peut consulter le ministère de l’Environnement pour connaître leurs caractéristiques.


Tableau 2.2 : Vocation et utilisation des principaux lacs de la région

Lac

Superficie
(km2)

Vocation/Utilisation

Réservoir Gouin

1 302,76

villégiature, pêche, hydraulique

Réservoir Blanc

71,74

villégiature, pêche, hydraulique

Réservoir Manouane

48,69

villégiature, pêche, hydraulique

Édouard

25,20

villégiature, pêche

Wayagamac

23,83

prise d’eau potable, pêche

Mékinac

22,77

activités récréo-touristiques, villégiature, pêche

Réservoir Grand-Mère

20,00*

villégiature, zone urbaine, activités récréo-touristiques, hydraulique

Grand Bostonnais

15,29

réservoir, pêche

Réservoir La Tuque

10,00*

villégiature, zone urbaine, activités récréo-touristiques, hydraulique

Sacacomie

9,74

activités récréo-touristiques, villégiature, pêche

Missionnaire, du

7,00*

villégiature, pêche

Pêche, à la

6,00*

prise d’eau potable, villégiature, pêche

Wapizagonké

5,57

villégiature, pêche

Piles, des

4,01

prise d’eau potable, villégiature, pêche

Tortue, à la

3,29

activités récréo-touristiques, villégiature, pêche

* : Valeur estimée.

Source : Direction du milieu hydrique et Direction régionale de la Mauricie, Ministère de l’Environnement.

2.3 Barrages

Des 481 barrages érigés dans la région de la Mauricie, 53 % servent à des fins de villégiature et 58 % sont des propriétés privées. Pour plus de détails, on peut consulter le tableau A.1 en annexe

Cette région possède 17 barrages de plus de 10 mètres de haut. Les 4 plus hauts sont situés sur la rivière Saint-Maurice. Ils sont exploités par Hydro-Québec dans le but de produire de l’électricité. Le barrage Shawinigan et le barrage Trenche mesurent tous deux 53 mètres de haut. Le barrage Beaumont est d’une hauteur de 52 mètres et le barrage du Rapide-Blanc mesure 45 mètres de haut. Les barrages Trenche, Beaumont et du Rapide-Blanc sont situés à proximité de la municipalité de La Tuque.

Parmi les réservoirs les plus volumineux, il y a le réservoir Gouin, qui est exploité par Hydro-Québec et qui contient 8,5 milliards de mètres cubes d’eau. Ensuite, le barrage du Rapide-Blanc, géré par Hydro-Québec, retient 466 millions de mètres cubes d’eau. Le barrage Manouane A, situé dans la région de la Mauricie, a un réservoir de 410 millions de mètres cubes d’eau qui est presque entièrement situé, lui, dans la région de Lanaudière. Le barrage Manouane C retient 270 millions de mètres cubes d’eau sur la rivière Manouane. Cet aménagement du gouvernement est exploité par Hydro-Québec. Enfin, le barrage du Grand Lac Wayagamac, propriété de la ville de La Tuque, retient 217 millions de mètres cubes d’eau.

Table des matières

3. Portrait qualitatif de l’eau de surface

3.1 Qualité de l’eau des rivières

La carte qui suit illustre la qualité de l’eau mesurée au cours des étés 1995 à 1997 aux stations d’échantillonnage du ministère de l’Environnement situées dans la région administrative de la Mauricie. Les résultats ont été obtenus à partir de l’indice bactériologique et physico-chimique de l’eau (IQBP), qui intègre les neuf indicateurs suivants : azote ammoniacal, chlorophylle a, coliformes fécaux, demande biochimique en oxygène, matières en suspension, nitrites et nitrates, phosphore total, saturation en oxygène et turbidité.

Carte 3.1 : Qualité de l’eau des rivières de la région de la Mauricie

Carte 3.1 : Qualité de l’eau des rivières de la région de la Mauricie

La qualité de l’eau d’une rivière est directement liée aux activités qui ont lieu dans son bassin hydrographique. Le tableau 3.1 présente les pressions de pollution les plus significatives pour les bassins des rivières de la région : la superficie cultivée, la densité animale, le nombre d’industries avec rejets au cours d’eau, la population totale, le pourcentage de cette population qui est raccordée à un réseau d’égouts et le pourcentage de cette même population qui est desservie par une station municipale d’épuration des eaux usées.

Les problématiques particulières sont présentées par bassin versant à la section 3.2. Une liste des publications récentes du ministère de l’Environnement se rapportant aux rivières de la région est incluse à la section 3.3.


Tableau 3.1 : Synthèse des données de pression de pollution par bassin hydrographique

Bassin

Superficie du bassin
(km2)

Superficie cultivée1
(%)

Cheptel1
(u.a. par hectare cultivé)

Industries avec rejet au cours d’eau2
(nb)

Population
totale1
(nb)

Population desservie par3 :

un réseau d’égouts
(%)

une station d’épuration
(%)

Maskinongé

1 096

10,3

1,6

3

13 756

33,9

30,6

du Loup

1 617

10,8

1,2

6

15 632

66,7

56,9

Yamachiche

274

15,7

1,3

n.d.

2 417

n.d.

0

Saint-Maurice

43 427

0,2

1,2

14

79 711

86,5

58,8

Batiscan

4 688

3,7

0,8

0

14 284

68,5

46,2

Sainte-Anne

2 694

8,0

0,7

4

17 629

45,4

32,5

1. Source : dernier recensement quinquennal disponible de Statistique Canada (1996).
2. Industries raccordées à un réseau d’égouts et celles dont les effluents sont rejetés directement au cours d’eau.
3. Source : Ministère des Affaires municipales et de la Métropole, Service du suivi de l’exploitation, décembre 1998.

u.a. : unités animales. Le cheptel est rapporté en unités animales, c’est-à-dire l’équivalent d’un poids de 500 kg. À titre d’exemple, une unité animale équivaut à une vache ou 4 truies ou 125 poules ou 1 500 cailles, etc. (Règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole).
n.d. : non disponible.

3.2 Problématiques particulières liées à la qualité de l’eau

3.2.1 Rivière Saint-Maurice

Malgré l’arrêt du flottage du bois et le nettoyage récent des berges, d’importantes quantités d’écorces, de débris ligneux et de billes de bois demeurent accumulées au fond de la rivière Saint-Maurice et de quelques-uns de ses tributaires. Cette situation cause une perte importante d’habitats pour la faune aquatique et a des effets certains sur la qualité de l’eau. Pour diverses raisons, la rivière Saint-Maurice est une des rivières qui possèdent les concentrations de mercure les plus élevées au Québec; le mercure se retrouve dans la chair de poisson et en limite la consommation par les humains.

La rivière Shawinigan, tributaire de la rivière Saint-Maurice, est très polluée par les rejets d’eaux usées des municipalités de Shawinigan et de Baie-de-Shawinigan ainsi que par les eaux usées de l’usine de pâtes et papiers Abitibi-Consolidated inc., division Belgo. En raison des activités industrielles antérieures dans la municipalité de Shawinigan, les sédiments de la rivière Saint-Maurice dans ce secteur demeurent contaminés par plusieurs produits toxiques.

3.2.2 Rivière Batiscan

La rivière des Envies, tributaire de la Batiscan, est aux prises avec des sources importantes de pollution diffuse d’origine agricole. L’érosion des sols affecte considérablement la qualité de l’eau de ce tributaire (MES, turbidité, etc.).

Les eaux usées non traitées de la municipalité de Saint-Narcisse causent des problèmes locaux importants de salubrité et d’esthétique.

3.2.3 Rivière du Loup

Les rejets d’eaux usées non traitées des municipalités de Saint-Alexis-des-Monts et de Sainte-Angèle-de-Prémont causent des problèmes locaux de salubrité et d’esthétique. Au niveau des basses-terres du Saint-Laurent, les pratiques agricoles affectent considérablement la qualité des eaux de la rivière du Loup. L’érosion des berges ainsi que l’érosion des sols agricoles contribuent activement à cette détérioration.

3.2.4 Rivière Maskinongé

La rivière Maskinongé et plusieurs de ses tributaires, dont les rivières Saint-Louis et Chacoura, sont aux prises avec des sources de pollution diffuse d’origine agricole importantes. Dans ce bassin, les berges des différents cours d’eau et certains sols argileux sont soumis à une érosion très importante, ce qui affecte considérablement la qualité de l’eau (MES, turbidité, etc.). Les eaux usées non traitées de la municipalité de Saint-Édouard, seule municipalité de la région avec un réseau d’égouts qui ne traite pas encore ses eaux usées, causent d’importants problèmes locaux de salubrité et d’esthétique. Cette municipalité fait l’objet d’une étude, dans le contexte du programme Les eaux vives du Québec.

3.2.5 Acidité des lacs et contamination de la chair de poisson par le mercure

La région de la Mauricie est fortement touchée par l’acidification des eaux de surface. Parmi les 235 lacs visités, 14,5 % sont acides (pH £ 5,5), 43,8 % sont en transition (pH = 5,5 à 6) et 41,7 % sont non acides.

Pour ce qui est de la contamination par le mercure, plus de la moitié des dorés de moyenne et de grande taille pêchés dans les lacs visités présentent une teneur supérieure à la norme pour la consommation humaine de 0,5 mg/kg dans la chair de poisson, soit 57 % et 87 %. Il en est de même pour les brochets de moyenne et grande taille (53 % et 100 %). Les poissons des mêmes espèces sont beaucoup moins contaminés dans le Saint-Laurent et le lac Saint-Pierre. Pour connaître les recommandations de consommation, on peut se référer au Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce, réalisé conjointement par le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux, et au dépliant Connaissez-vous les Oméga 3?, réalisé conjointement par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

3.3 Références des publications les plus récentes

LAFLAMME, D., 1995. Qualité des eaux du bassin de la rivière Saint-Maurice, 1979 à 1992, Québec, Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, rapport QE-98, Envirodoq EN950251, 87 p., 9 annexes.

LAFLAMME, D., 1995. Qualité des eaux du bassin de la rivière Sainte-Anne, 1979 à 1994, Québec, Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, rapport QE-104, Envirodoq EN950627, 66 p., 6 annexes.

ROBITAILLE, P., 1997. Qualité des eaux des bassins des rivières Maskinongé et du Loup, 1979 à 1996, Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq EN970057, rapport QE-107, 70 p., 7 annexes.

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