Les composés perfluorés (aussi appelés substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, ou PFAS) sont une famille d’environ 4 000 substances chimiques synthétiques employées depuis les années 1940. Ces composés d’origine humaine sont utilisés dans de nombreux biens de consommation, comme enduits imperméabilisants et antitaches, par exemple. Ils ont aussi une certaine résistance aux flammes.
Parmi les produits communs pouvant contenir des composées perfluorés, on retrouve, par exemple :
Les composés perfluorés se dégradent très peu dans l’environnement. C’est pourquoi on les surnomme « contaminants persistants » (« forever chemicals », en anglais). Ils peuvent être transportés sur des grandes distances par l’eau ou par l’air. Bien qu’il subsiste des incertitudes sur l’occurrence et la gravité de leurs effets sur les êtres humains, ces composés pourraient avoir un impact sur la santé.
Ces effets seraient surtout chroniques et varieraient beaucoup selon la nature du composé. Il est donc préférable de diminuer son exposition à ces substances pour réduire les risques pour sa santé.
Au Québec, aucune industrie ne synthétise ces composés pour la fabrication de produits de consommation. Les composés perfluorés qu’on retrouve dans l’environnement sont donc issus de différentes activités humaines :
Pour ce qui est de notre exposition, les composés perfluorés, dont les plus connus sont le sulfonate de perfluorooctane (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), peuvent se retrouver dans les aliments que l’on ingère. Selon des données américaines, l’alimentation serait la source d’exposition la plus importante chez l’humain. On les détecterait aussi en moindre quantité dans l’eau potable, dans l’eau embouteillée, dans l’air ambiant ou dans les poussières présentes dans notre environnement.
Des informations spécifiques sur l’allaitement sont disponibles dans la page Web « Les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) » de l’Institut national de santé publique du Québec.
Une réglementation fédérale interdit au Canada la fabrication, l’utilisation, la vente et l’importation de certains composés perfluorés et celles des produits qui en contiennent. Ces interdictions visent le PFOS depuis 2008, ainsi que le PFOA et les autres composés perfluorés à longues chaînes depuis 2016.
Ces dernières années, les concentrations de PFOS et de PFOA mesurées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) dans les cours d’eau du Québec sont en diminution, vraisemblablement sous l’effet de cette réglementation. Néanmoins, de nouveaux types de composés perfluorés, notamment des composés à chaînes courtes qui ne sont pas visés par ces interdictions, sont aussi détectés dans les cours d’eau. Ce sont les conclusions que l’on peut tirer des rapports publiés par le MELCCFP en 2012 et en 2022.
Pour l’eau potable, Santé Canada propose une approche de précaution qui vise à réduire l’exposition aux PFAS en établissant un objectif pour la qualité de l’eau potable. Cet objectif est établi en raison des incertitudes entourant l’occurrence et la gravité de leurs effets sur la santé des êtres humains en attendant qu’une recommandation plus formelle soit établie. Celui-ci est provisoirement fixé à 30 ng/L et fait l’objet d’une consultation publique. La valeur finale de cet objectif sera connue au cours des prochains mois, une fois que les commentaires reçus auront été analysés.
Le MELCCFP est responsable de plusieurs règlements encadrant les activités humaines susceptibles de rejeter des composés perfluorés dans l’environnement. À l’heure actuelle, les PFAS ne font pas encore l’objet d’une norme dans le Règlement sur la qualité de l’eau potable. Le MELCCFP évaluera l’opportunité d’encadrer les PFAS dans l’eau potable à la lumière de l’évolution des connaissances scientifiques.
Toutefois, des suivis sont menés de façon régulière par le MELCCFP afin de vérifier la présence de 18 composés perfluorés dans les sources d’approvisionnement en eau potable soupçonnées d’être sujettes à une contamination. Pour l’instant, les résultats de ces suivis démontrent que les concentrations mesurées restent faibles et que l’eau potable consommée continue d’être de bonne qualité. Très peu de résultats dépassent la valeur de l’objectif qui fait l’objet d’une consultation au niveau canadien.
Des interventions spécifiques peuvent être entreprises afin de réduire l’exposition aux PFAS dans l’eau potable dans les situations où cela est jugé nécessaire :
Par ailleurs, les concepteurs d’installations de traitement doivent considérer la présence de composés perfluorés, dont le PFOS et le PFOA, dans la source d’approvisionnement lors de projets d'ajout ou de modification des équipements de traitement en eau potable (Guide de conception des installations de production d’eau potable).
Les municipalités peuvent mettre à jour le rapport d’analyse de la vulnérabilité de leur source d’approvisionnement en eau. Ce rapport peut ainsi détailler les risques liés à une activité susceptible de rejeter des composés perfluorés dans les milieux aquatiques et les réserves d’eau souterraine. Ces informations sont utiles pour le choix des sites à échantillonner lors du suivi de ces composés.
Aux États-Unis, un nouvel avis de santé (« health advisories ») a été publié en juin 2022 avec des valeurs très faibles qui ne sont pas applicables d’un point de vue technico-économique. Pour cette raison, l’agence de protection de l’environnement américaine (USEPA) devrait proposer en 2023 une norme sur les PFAS qui sera possiblement plus sévère que l’objectif provisoire actuel de 70 ng/L basé sur la somme de PFOS et de PFOA. Cet objectif provisoire actuel n’est d’ailleurs pas une norme à respecter sur l’ensemble du territoire des États-Unis, mais il a été repris dans les quelques États qui ont réglementé ces composés.
Ce même objectif est aussi utilisé sur une base provisoire en Ontario, mais basé sur la somme de 11 composés perfluorés.
En Europe, une nouvelle réglementation entrera en vigueur en 2026 fixant une norme de 100 ng/L basée sur la somme de 20 composés perfluorés, et une norme de 500 ng/L basée sur la somme de tous les composés perfluorés mesurés.
Pour limiter votre exposition à ces contaminants, vous pouvez notamment :
Si vous souhaitez vous procurer des équipements de traitement résidentiels, employez des équipements qui sont certifiés pour l’enlèvement des composés perfluorés. Bien que les organismes de certification suivants soient reconnus au Canada, seuls certains d’entre eux fournissent une liste d’équipements certifiés à cet effet :
Dernière mise à jour : 10 février 2023