Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Recherche Quebec.ca

Étude des sources de contamination des lacs Lovering et Massawippi par des substances toxiques

Résultats de la campagne d’échantillonnage réalisée en 2001

Résumé

Le ministère de l’Environnement a réalisé en 2001 une vaste étude afin d’identifier les sources de contamination des poissons des lacs Lovering et Massawippi par des substances toxiques. Celle-ci faisait suite à une première étude effectuée en 1999 qui a permis d’identifier les principales voies de contamination de ces lacs. Les travaux réalisés avaient également pour but de déterminer l’impact du lieu d’enfouissement sanitaire Bestan sur la qualité de l’eau et de l’air des résidences situées à proximité. En plus de plusieurs centaines d’échantillons d’air ambiant, environ 280 échantillons d’eau de surface, de sédiments, d’eau potable, d’eau souterraine, de poissons, de sols, de boues d’épuration, de biogaz à la source et de biogaz dans les sols ont été analysés dans le cadre de cette étude. En raison de leur présence dans la chair des poissons, la grande majorité des échantillons recueillis ont été analysés pour les biphényles polychlorés et les dioxines et furanes chlorés. D’autres substances, dont les composés organiques volatils (COV), ont également été analysées afin d’établir un lien entre la contamination du milieu et les sources anticipées.

Les résultats des études réalisées en 1999 et 2001 démontrent que le lieu d’enfouissement sanitaire (LES) Bestan constitue la principale source de contamination des poissons du lac Lovering. La contribution la plus importante proviendrait du rejet, avant 1997, des eaux de lixiviation traitées dans un petit ruisseau qui prend sa source au lieu d’enfouissement. Toutefois, les résultats des prélèvements effectués permettent également d’établir que le lieu d’enfouissement constituerait toujours une source active de contamination. Trois modes de contamination ont été identifiés : le drainage de surface, les résurgences d’eau souterraine et la dispersion atmosphérique. L’importance relative de chacun des modes de contamination n’a cependant pu être établie. Enfin, les résultats des prélèvements révèlent qu’une partie importante des BPC, dioxines et furanes chlorés présents dans les eaux de lixiviation provient des boues municipales et industrielles qui ont été enfouies.

Les résultats d’analyse démontrent que l’eau des résidences situées à proximité du lieu d’enfouissement sanitaire respecte les normes réglementaires ou, à défaut, les recommandations relatives à l’eau potable. L’étude a permis d’établir que le lieu d’enfouissement émet dans l’atmosphère des contaminants (BPC, dioxines et furanes, COV) dont certains peuvent être perceptibles jusqu’à une distance de 800 mètres. Les teneurs de ces substances dans l’air ambiant du lieu d’enfouissement et à quelques résidences situées à proximité du LES sont généralement inférieures aux critères d’air ambiant du MENV et ne constituent pas une source de préoccupation.

L’étude a permis de mettre en évidence diverses sources de contamination du lac Massawippi : l’ancienne voie ferrée longeant la rivière Tomifobia, le terrain d’un ancien récupérateur de batteries et de transformateurs électriques ainsi qu’un étang articiel à proximité du bureau municipal d’Ayer’s Cliff. Toutefois, la contribution relative de chacune des sources n’a pu être établie. La transformation de la voie ferrée en piste cyclable, notamment par l’enlèvement des dormants, a réduit de façon substantielle l’exposition aux substances toxiques des sols de l’emprise. Les résultats des prélèvements et des mesures effectués révèlent que la rivière Niger a un apport significatif dans la contamination de la rivière Tomifobia. Bien que les sources n’aient pas été identifiées lors de cette étude, la contamination de la rivière Niger pourrait provenir d’un poste hydroélectrique encore en exploitation et d’un ancien dépotoir. De plus, les résultats obtenus n’ont pas permis d’identifier les causes de la contamination du ruisseau sans nom (ancien pont couvert) vers le lac Massawippi. Les résultats indiquent une contamination ponctuelle de ce ruisseau et décroissante en direction du lac. La dispersion atmosphérique des contaminants en provenance du lieu d’enfouissement sanitaire demeure une cause possible.

Enfin, les teneurs en BPC et en dioxines et furanes chlorés de la chair des touladis capturés en 2001 au lac Massawippi semblent inférieures à celles des poissons capturés en 1997-1998. Les teneurs retrouvées au lac Lovering en 1999 et au lac Massawippi en 2001 apparaissent cependant supérieures à celles des poissons du lac Memphrémagog.

Des recherches additionnelles devront être effectuées afin d’identifier de façon précise les sources de contamination de la rivière Niger, du cours d’eau Campagna et du ruisseau sans nom (ancien pont couvert) vers le lac Massawippi. Dans ces derniers cas, la contamination par voie atmosphérique en provenance du lieu d’enfouissement sanitaire devra être examinée. À la suite de la présentation des résultats de cette étude, les responsables des sources de contamination identifiées ont déposé auprès du Ministère des plans d’action visant, d’une part, à mieux définir le degré et l’étendue de la contamination et, d’autre part, à mettre en place à brève échéance des mesures d’atténuation. Celles-ci devraient permettre de réduire d’une façon significative l’exposition de l’écosystème aquatique à ces substances toxiques.

Référence : Muyldermans et al., 2002. « Étude des sources de contamination des lacs Lovering et Massawippi par des substances toxiques - Résultats de la campagne d’échantillonnage réalisée en 2001 », Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement et Direction régionale de l’Estrie, Envirodoq no 2000/0533, 94 p. et 8 annexes.

Rapport (PDF, 3,5 Mo)

 


 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
© Gouvernement du Québec, 2024