Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Étude des sources de contamination des poissons du lac Magog par les BPC

Résultats des travaux réalisés de 1997 à 2001

Résumé

Une étude réalisée en 1991-1992 par la Direction des écosystèmes aquatiques du ministère de l’Environnement révélait un problème de contamination des poissons du lac Magog par les biphényles polychlorés (BPC). Les teneurs de BPC mesurées étaient alors parmi les plus élevées dans les milieux d’eau douce du Québec. L’objectif de la présente étude est d’identifier les sources responsables de la contamination des poissons du lac Magog par les BPC.

Des travaux réalisés en 1996 ont permis, dans un premier temps, de préciser l’origine des sources de contamination. Les teneurs de BPC, mesurées dans les sédiments et les poissons, ont permis de conclure qu’il y avait encore, en 1996, une source active de BPC dans la rivière Magog. La ou les sources de rejet seraient situées dans la rivière Magog, entre le lac Memphrémagog et le pont de l’autoroute 55.

À la suite de ces travaux, la Direction régionale de l’Estrie a entrepris une série de démarches afin de déterminer les sources de rejet de biphényles polychlorés dans la rivière Magog. C’est ainsi que, dès 1996, on a relevé cinq sources susceptibles de contaminer la rivière Magog. À cette époque, des BPC avaient été trouvés dans l’effluent d’une usine de textile, lequel se déverse dans la rivière Magog.

Les efforts se sont poursuivis en 1997 et 1998 afin de mieux cibler les sources de rejet de BPC dans la rivière Magog. Des BPC ont été mesurés dans les eaux usées municipales et dans l'effluent de la station d'épuration de la ville de Magog. Deux points de débordement du réseau municipal ont également retenu l'attention, car ils reçoivent les eaux usées provenant de l’ensemble des établissements situés dans le parc industriel. Des BPC ont été détectés dans le trop-plein du régulateur McPherson. Les eaux usées rejetées dans la rivière Magog par le régulateur Saint-Patrice n'ont pas été analysées en 1997 et en 1998.

D'autres sources de rejet de BPC ont été repérées en 1997 et en 1998. L’analyse des eaux du fossé de drainage situé à proximité d'un ancien poste électrique a ainsi révélé une contamination en BPC. Une caractérisation de ce terrain a démontré que les sols étaient contaminés par les hydrocarbures pétroliers et que des BPC étaient présents dans les eaux souterraines. À la suite de ces résultats, des travaux de restauration ont été réalisés à cet endroit. Par ailleurs, l’analyse des eaux de ruissellement provenant du terrain d'une entreprise de récupération de ferraille a montré que celles-ci renfermaient une quantité importante de BPC. L’analyse des sols superficiels du terrain ainsi que des eaux de surface a indiqué une contamination élevée en hydrocarbures pétroliers et en BPC. Les eaux de ruissellement de ce terrain rejoignent le ruisseau Rouge par un autre fossé de drainage.

Divers travaux ont été effectués en 1999 et 2000 afin de quantifier les apports en BPC provenant des différentes sources identifiées. Des BPC ont été mesurés dans l'effluent d'une usine de textile, dans l'effluent de la station d'épuration de la ville de Magog, dans le ruisseau Rouge, par l’intermédiaire de deux fossés de drainage, ainsi que dans le trop-plein du régulateur Saint-Patrice. Aucun débordement du régulateur McPherson ne s’est produit pendant la période d'étude en 2000.

Si l'on compare la quantité de BPC rejetés à la rivière Magog par chacune des sources mentionnées plus haut, on constate que le ruisseau Rouge constitue la principale voie de contamination de la rivière Magog. Différents prélèvements effectués dans ce ruisseau, en amont des deux fossés de drainage, ne montrent aucun changement significatif de la teneur en BPC. Toutefois, en aval de ces fossés, on note une forte augmentation des teneurs en BPC du ruisseau, particulièrement au printemps ou en période de pluie. Le fossé de drainage qui longe l'ancien poste électrique, celui qui reçoit les eaux de ruissellement en provenance du terrain du récupérateur de ferraille ainsi que l'égout pluvial du parc industriel seraient les principales sources de contamination du ruisseau Rouge par les BPC.

Les résultats de cette étude révèlent que la contamination des poissons du lac Magog proviendrait essentiellement de terrains contaminés situés à proximité du ruisseau Rouge ou à l'intérieur du parc industriel de la ville de Magog. À la suite des résultats obtenus, des démarches devront être entreprises auprès des responsables afin de réduire ou d’éliminer le rejet de BPC vers la rivière Magog.

Référence à citer : Leclerc, P. et J. Muyldermans, 2002. « Étude des sources de contamination des poissons du lac Magog par les BPC – Résultats des travaux réalisés de 1997 à 2001 », Québec, ministère de l’Environnement, Direction régionale de l’Estrie, Envirodoq no : ENV/2002/0288, 41 pages et 7 annexes.

Rapport, format PDF, 2,3 Mo


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